Mieux vaut être corse que lyonnais ou montpelliérain. En matière de tarifs bancaires, en tout cas… C’est ce que révèle une étude du comparateur Meilleurebanque.com. Les écarts des frais bancaires pratiqués dans les différentes régions demeurent très élevés : 23% en moyenne entre la région la moins chère et la plus onéreuse. Des inégalités qui touchent à la fois les jeunes, les actifs mais aussi les seniors. La Corse occupe la première place du classement, pour les catégories jeunes et actifs, avec des tarifs moyens annuels respectifs de 77 et 175 euros. C’est en revanche dans la région Grand Est que les banques se révèlent les moins gourmande envers les retraités : 156 euros de frais annuels, en moyenne. Derrière, la Normandie, les Hauts de France et l’Île-de-France font figure honorable, les banques y pratiquant des tarifs globalement compétitifs, pour chacune des trois catégories. Hormis dans l’Ouest du pays – Pays de la Loire, Normandie et Bretagne -, tous les tarifs pratiqués sont en baisse, par rapport à 2018.

Le classement des régions les moins gourmandes en frais bancaires pour les jeunes

A l’inverse, les moins bons élèves en la matière se trouvent en Auvergne-Rhônes Alpes et en Occitanie, tous profils confondus : “ces deux régions présentent les tarifs les plus élevés, détaille Maxime Chipoy, responsable de Meilleurebanque.com. Les jeunes étant évidemment les mieux préservés en termes de frais”. Un jeune Auvergnat devra ainsi débourser environ 101 euros par an, la moyenne la plus élevée de France, derrière la Corse (98 euros). Pour un actif, la facture grimpe même jusqu’à 232 euros (contre 174 euros en Corse), dans la région présidée par Laurent Wauquiez. Les retraités ne sont pas non plus épargnés, avec au maximum 175 euros (contre 156 en Corse).

Les régions les moins chères pour les actifs

Le classement des régions les moins gourmandes en frais bancaires pour les actifs.

 

Les régions les moins chères pour les seniors

Le classement des régions les moins gourmandes en frais bancaires pour les seniors.

 

Les banques en ligne, évidemment en tête

Sans surprise, les banques en ligne – Boursorama, BforBank, ING, Hello Bank!, Monabanq, Orange Bank – sont les établissements qui présentent les meilleurs tarifs pour les jeunes et les actifs. La moins chère d’entre elles, Boursorama, facture 125 fois moins cher (1,57 euros contre 431,2 euros) que la banque physique la plus onéreuse : la banque Rhône-Alpes. Constat similaire chez les actifs, mais avec un écart de “seulement” un à douze (32 euros chez Boursorama contre 431,2 euros chez Marze), précise Meilleurebanque.com.

Les retraités, qui sont 58% à ne pas savoir utiliser Internet, selon un sondage CSA de juin 2018, auraient tout intérêt à se tourner vers les banques en ligne. Pour preuve : un senior paierait environ 85 euros dans la banque la moins chère des Hauts-de-France, là ou il pourrait ne débourser que quelques euros chez les banques en ligne. “Cette peur d’une partie des seniors n’a aucune raison de perdurer. La qualité des services clients des banques en ligne s’améliore en permanence. Et sous l’influence des néobanques (N26, Revolut), les sites et applications bancaires sont de plus en plus faciles à utiliser”, analyse Maxime Chipoy.

 

Les enseignes les plus inégalitaires : Crédit Agricole et Crédit Mutuel

Si les écarts de tarifs entre les régions sont déjà importants, l’analyse des écarts de tarifs au sein d’un même réseau donne le tournis. Pour des prestations similaires fournies à un jeune, deux agences du Crédit Agricole présentent un écart de frais bancairesde… 217% ! L’agence Alsace-Vosges facture 31,5 euros, bien loin des 100 euros imposés par celle d’Alpes-Provence. D’énormes gaps sont aussi constatés chez le Crédit Mutuel : 143% entre les agences régionales Océan (56 euros) et Nord-Europe (135 euros). La Banque Populaire complète le podium des mauvais élèves avec 111% d’écart entre la région des Rives de Paris et celles de Méditerranée, pour les clients jeunes. De telles inégalités n’ont pourtant “pas de réel fondement économique”, assure Maxime Chipoy.