Après les grandes métropoles, les villes moyennes et les campagnes connaissent à leur tour une baisse des prix de l’immobilier. La faute aux taux d’intérêt, qui renchérissent les acquisitions, mais pas seulement.
Tous les indicateurs convergent. Pour la première fois en neuf ans, les prix de l’immobilier enregistrent une baisse partout dans l’Hexagone. Pas seulement en Île-de-France, comme c’était déjà le cas l’an dernier, mais aussi dans la majorité des grandes villes et des territoires ruraux. « Tous les segments du marché sont dans le rouge. Cette fois, nous y sommes, c’est le début d’un nouveau cycle », analyse Thomas Lefebvre, le directeur scientifique de Meilleurs Agents, dont le baromètre paru le 1er mars mesure une baisse globale de 0,2 % en ce début d’année dans l’immobilier ancien. Le réseau Laforêt constate pour sa part une chute plus marquée, – 2,3 % depuis le 1er janvier, tandis qu’elle est de – 2 % selon les agences Orpi.
Nantes et Rennes en recul
À Paris, la baisse est de 0,8 %, selon Meilleurs Agents, et de 1 %, selon Laforêt, qui observe aussi une baisse de 2,1 % en Île-de-France. En région, le recul atteint, selon ce réseau, – 1,3 %.
Parmi les grandes villes, « la palme de la plus forte baisse revient à Lyon et Nantes qui ont perdu plus de 2 % depuis le début de l’année », relève Meilleurs Agents. La cité des ducs recule en effet de 3,2 % depuis décembre, bien plus que Rennes, à – 1,1 %. Les villes moyennes sont elles aussi à la peine. Laforêt confirme cette tendance : – 2,3 % pour Nantes, à 4 240 € le m2 en moyenne, et - 0,7 % pour Rennes, à 4 180 €.
Ce retournement efface la hausse enregistrée durant l’année 2022. « C’est un coup de frein, le marché n’est pas en train de s’effondrer », nuance Thomas Lefebvre. Tandis que pour Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt, « nous ne sommes pas dans un scénario de dégringolade, ni de prix qui dévissent. Les villes qui connaissaient déjà des prix élevés entrent dans une phase d’atterrissage. Un logement face à la mer à La Baule ou à Carnac va continuer à bénéficier de l’effet rareté. Mais les zones qui ont flambé, comme Vannes ou Honfleur, ont atteint leur plafond. Ce sont les périphéries de ces zones qui ont encore des marges de progression. »
Les zones rurales touchées à leur tour
Les exceptions sont à chercher du côté des villes qui avaient moins progressé et qui continuent à attirer, notamment des Parisiens. Selon Meilleurs Agents, Brest a pris 0,4 % depuis décembre, à 2 437 € du m2, et Le Mans, + 3,8 %, à 2 030 €.
Quant aux zones rurales, elles jouaient, depuis la pandémie du Covid, un rôle de locomotive du marché. Ce n’est plus le cas puisque les prix y reculent de 0,4 %, constate Meilleurs Agents. « Des maisons avaient grimpé de 10 à 15 %, sans raison structurelle. Cette hausse artificielle est en train d’être gommée », commente Yann Jéhanno, de Laforêt.
SOURCE : OUEST FRANCE
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