Alors que l’inflation refait surface de façon spectaculaire, notre chroniqueur Marc Touati, président du cabinet ACDEFI, juge que de nombreux placements risquent de décevoir ou souffrir. Bourse, immobilier, Bitcoin, obligations, matières premières… Tour d’horizon.
Comme nous l’expliquions la semaine dernière dans ces mêmes colonnes et n’en déplaise aux tenants de la pensée unique qui n’ont cessé d’annoncer depuis des années que l’inflation était définitivement morte et enterrée, c’est désormais un fait avéré : l’inflation flambe. Et, malheureusement, ce mouvement n’est pas près de s’inverser. D’ici la fin 2021-début 2022, le glissement annuel des prix à la consommation devrait ainsi encore grimper vers 6% aux Etats-Unis, 5% en Allemagne, 4,5% dans la zone euro et 4% en France. Léger réconfort, à partir de la mi-2022, l’inflation devrait s’apaiser, tout en restant néanmoins élevée et nettement supérieure à l’objectif de 2% de la Fed et de la BCE.
Face à cette résurgence inflationniste, plusieurs questions essentielles se posent et notamment : Comment protéger son épargne ? Et vers quels types de placements faut-il orienter cette dernière pour ne pas trop souffrir du retour de l’inflation ? Car, ne l’oublions pas : plus l’inflation augmente, plus le pouvoir d’achat de son épargne baisse. Faut-il par exemple investir sur les marchés boursiers ? En effet, l’inflation est parfois perçue comme un bon moyen pour les entreprises d’améliorer leurs marges. Or, qui dit profits augmentés dit bourses bien orientées !
Ce raisonnement pèche néanmoins par trois voies principales. Primo, les marchés boursiers n’ayant absolument pas souffert de la récession de 2020 (principalement grâce au soutien extravagant des banques centrales) et continuant de progresser malgré les risques environnants, ils sont repartis dans une bulle massive qui ne tardera pas à se dégonfler. D’autant que, secundo, l’augmentation de l’inflation va freiner la reprise, risquant par là même de décevoir les espoirs sur les profits de 2021 et 2022. Tertio, comme cela s’observe déjà depuis quelques semaines, la reflation provoquera une tendance durable de tension des taux d’intérêt des obligations d’Etat, ce qui ne manquera pas de déprimer encore un peu plus l’activité économique et les marchés boursiers. Bref, la prudence devra rester de mise et il faudra favoriser les stratégies d’aller-retour sur ces derniers.
Parallèlement, compte tenu de l’augmentation des taux obligataires, il est primordial de délaisser les dettes publiques, notamment des pays développés, en particulier de la France et des pays du Sud de l’Europe. Idem pour les titres de dette privée, sauf à bénéficier d’une grosse prime de risque et uniquement pour des entreprises viables sur le moyen terme.
Face à ces dangers, il pourrait alors être tentant de se focaliser sur l’immobilier. En effet, la pierre constitue une valeur refuge sur longue période, d’autant que lorsque les prix à la consommation augmentent, ceux de l’immobilier font généralement de même. Le seul problème est que l’immobilier français est aujourd’hui trop cher comparativement aux revenus des ménages. Et si jusqu’à présent cette bulle a pu être contournée grâce à la faiblesse des taux d’intérêt des crédits, il est clair que l’augmentation passée et à venir de ces derniers va siffler la fin de la récré et remettre les pendules à l’heure. Une baisse des prix immobiliers est donc plus que probable dans la plupart des grandes villes de l’Hexagone.
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