Avec la crise, les particuliers se ruent pour placer leurs économies sur le Livret A. Il y a pourtant mieux à faire pour gagner un peu plus d’argent, sans craindre de perdre sa mise.
C’était joué d’avance. Sans surprise, aucune, le gouvernement n’a pas bougé le taux du Livret A au 1er février. Après être passé de 0,75% à 0,5% il y a tout juste un an, il reste donc encore figé à son plus bas niveau historique. Et heureusement, qu’il ne peut pas descendre sous ce plancher, car sinon au vu de la nouvelle formule de calcul, le rendement du Livret A aurait dû passer sous les 0%, à -0,3% exactement.
Rien ne bouge donc mais ce n’est pas une raison pour ne rien faire ! Selon les données de l’Insee publiées mercredi, les ménages ont le moral dans les chaussettes. Dans ce contexte, avec la crise sanitaire et économique, ils sont de plus en plus nombreux à estimer qu’il est opportun de continuer à mettre de l’argent de côté. « Ils n’ont pas le cœur à dépenser. Ils préfèrent sauvegarder leur propre situation en tentant d’épargner davantage », résume Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum Asset Management. « Le renforcement de l’épargne de précaution traduit la montée des inquiétudes au sein des ménages qui craignent un troisième confinement. Si les pouvoirs publics ont réussi jusqu’à maintenant à préserver le pouvoir d’achat des Français, ces derniers doutent sur la capacité à pérenniser cette situation », abonde l’économiste Philippe Crevel.
Il est donc probable que l’intérêt pour le Livret A ne se démente pas en 2021, après son parcours hors norme l’an passé. Il a attiré deux fois plus d’épargne qu’en 2019, engrangeant un montant net de 26,4 milliards d’euros sur les 56 millions de Livret A. Le portefeuille global a dépassé pour la première fois la barre des 300 milliards d’euros. Le placement phare de 2020 a donc bien des chances de rester la star de 2021, malgré son taux de rémunération inchangé. Et pourtant, il existe d’autres alternatives pour déposer son argent, avec les mêmes garanties et facilités d’usage. Pour ne rien gâcher, elles offrent un rendement (bien) meilleur. La preuve par 5.
1 – Le Livret d’épargne populaire (LEP)
C’est un produit trop souvent oublié. Si 40% des Français y sont éligibles, moins de 7 millions de LEP sont ouverts. Alors que le Livret A amasse des milliards, le LEP reste dans l’ombre. Il faut dire qu’il est plus contraignant. Seuls les foyers fiscaux disposant d’un revenu fiscal de référence inférieur à 20 017 euros pour une personne seule, par exemple, peuvent en bénéficier. Jusqu’ici pour avoir un LEP, il fallait présenter chaque année son avis d’imposition à son banquier. Un excès de formalisme qui explique notamment le peu d’empressement des banques pour le mettre en avant. Mais les choses vont changer. Une nouvelle disposition va dispenser les détenteurs de LEP d’envoyer leurs justificatifs de ressources à leur banque en fin d’année.
De quoi s’y intéresser de plus près surtout que le LEP possède les mêmes avantages que le Livret A (épargne garantie par l’Etat, disponibilité des fonds…) mais surtout un atout majeur : il rapporte deux fois plus ! Le rendement du LEP est de 1% net d’impôts. Seule limite : un plafond qui est de 7 700 euros contre 22 950 euros pour le Livret A ou encore 12 000 euros pour le LDDS, le faux jumeau du Livret A, lui aussi rémunéré à 0,5%.
2 – Le plan épargne logement (PEL)
Bien sûr, il a perdu de sa superbe. Mais au grand regret des banques, les vieux PEL sont une « mine d’or » pour les épargnants. En moyenne, tous les PEL confondus, la rémunération moyenne est de 2,65%. Imbattable dans le contexte actuel pour un produit permettant de déposer jusqu’à 61 200 euros. Aujourd’hui, les nouveaux plans d’épargne logement sont rémunérés à 1% brut. Ce n’est pas dingue mais c’est toujours mieux que le Livret A, même après impôts.
3 – Le fonds euros d’une bonne assurance vie en euros
Année noire pour l’assurance vie. En 2020, les épargnants ont retiré beaucoup plus d’argent qu’ils n’en ont mis. La décollecte a atteint un niveau record de 6,5 milliards d’euros. A titre de comparaison, en 2019, 21,9 milliards d’euros nets avaient été engrangés. Cette différence historique est le résultat d’une baisse des dépôts des assurés, et non pas d’une hausse des sommes retirées : le public n’a déposé sur les contrats d’assurance vie « que » 116,3 milliards d’euros en 2020, contre 144,6 milliards d’euros l’année précédente. Le contraste avec le Livret A qui a engrangé 26,4 milliards d’euros net est frappant.
Visiblement, les épargnants préfèrent, pour l’instant, remettre moins d’argent sur leur assurance vie par peur de s’engager sur le long terme. Une idée fausse puisque contrairement à une idée répandue, vous pouvez récupérer votre mise en quelques jours. Mais ce n’est pas la seule explication. Cette défiance est liée aussi à la politique des assureurs. Ils exigent désormais de plus en plus de verser 30% au minimum sur des unités de compte, plus risquées que le fonds en euros dont le rendement moyen baisse d’année en année. Malgré tout, dans le contexte actuel, les particuliers les plus prudents n’adhèrent pas à cette exigence. Pourtant, plusieurs assureurs offrent encore la possibilité d’effectuer la totalité d’un versement sur le fonds euros dont le capital est garanti à 100% comme sur le Livret A ou le PEL. En 2020, en moyenne, le rendement brut des fonds euros devrait atteindre au moins 1% net de frais de gestion, avant fiscalité. Mais certains font bien mieux : jusqu’à 2,75% avec la mutuelle Garance. D’où l’intérêt de bien comparer les contrats.
Source : Money Vox
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