L’incertitude liée aux récentes crises économiques et géopolitiques a conduit les Français à se tourner vers l’épargne. Le livret A a connu une année record avec près de 550 milliards d’euros mis de côté par les Français. Cela malgré une inflation exceptionnelle qui aurait plutôt dû conduire à puiser dans les réserves de précaution. Le Livret A mérite donc largement son surnom de placement préféré des Français. Près de 56 millions étaient ouverts en 2022. Il séduit notamment par sa simplicité, la disponibilité de l’épargne qui y est déposée, et surtout par sa sécurité. Les fonds sont en effets garantis. Néanmoins, il comporte aussi certains inconvénients à connaître, pour éventuellement privilégier une autre forme d’épargne.
Le livret A rapporte-t-il vraiment ?
Le premier défaut du livret A concerne sa rémunération. Les hausses rapides de ces derniers mois peuvent être séduisantes. Mais elles ne sont que la conséquence de l’inflation. Le taux du livret A est calculé en fonction de l’évolution des prix et des taux interbancaires européens sur les six derniers mois. Il ne peut être inférieur à 0,5 %. Lorsque l’inflation est très faible ou que les taux interbancaires sont hauts, le livret A peut donc être rentable. Sa rémunération compensera l’inflation, mais il sera peu rémunérateur en valeur réelle. En période de forte hausse des prix comme en 2023, il y a peu de chance qu’il rattrape l’inflation. Il n’a pas dépassé les 3 % cette année alors que l’inflation a atteint les 6 %. Une situation qui n’est d’ailleurs pas qu’une question d’arithmétique.
Des taux que l’on ne peut maîtriser
Cette méthode de calcul n’a pas à être obligatoirement suivie par les autorités. La Banque de France fait une recommandation au gouvernement en tenant compte d’autres éléments. L’exécutif est lui-même libre de la suivre ou non. Ainsi, malgré l’inflation, le ministère de l’Économie a décidé en juillet de geler le niveau de rémunération à 3 % pour 18 mois. Cela afin d’éviter un recul de la consommation et protéger la construction des logements sociaux, en partie financée par le livret A. Un taux trop élevé pour un produit réglementé peut aussi déstabiliser le marché de l’épargne.
Rarement supérieur à l’inflation et dépendant de décisions politiques, le Livret A est aussi peu rémunérateur en raison de son plafonnement à 22 950 euros. Un Français ne peut en détenir qu’un et il ne peut être joint par les époux. Mais il est parfaitement légal d’en ouvrir aux noms de ses enfants dès leur naissance. Il ne s’agit donc globalement pas d’un placement qui permet de gagner de l’argent. Il doit plutôt être utilisé comme épargne de précaution. On y déposera une somme qui ne pourra baisser et sera en partie protégée contre l’inflation, à débloquer en cas d’imprévu.
SOURCE : TF1 INFO
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